Note d intention de Yeung Faï




«Hand Stories» est né dans mon esprit il y a une dizaine d’années. A cette époque je tournais une forme intitulée «Scènes de l’Opéra de Pékin». Ce spectacle, je le tiens de ma famille. Je suis l’héritier de cinq générations de marionnettistes à gaine chinoise, et le dernier de cette longue transmission directe de père en fils. Il m’a fallu du temps avant de me décider à réaliser ce spectacle, le temps nécessaire pour savoir ce que je voulais raconter, et comment le faire.

Je savais que je voulais parler de transmission, et que ce spectacle serait à la fois l’histoire unique de ma famille, les Yeung, et l’histoire plus universelle et atemporelle de la marionnette à gaine chinoise. Cette transmission de la marionnette de père en fils, de maître à élève est très fragile et, dans l’histoire spécifique de ma famille, cette petite lumière a bien souvent failli s’éteindre. Aujourd’hui encore, ce savoir est en danger, il y a donc, pour moi, une réelle urgence à transmettre ce patrimoine qui n’est pas spécifiquement chinois, mais universel.

Dans la tradition, la base reste la même, mais chaque génération apporte sa couleur, en lien avec sa personnalité et son époque. Parce qu’on sépare trop souvent la marionnette traditionnelle de la marionnette contemporaine, ce spectacle sera un témoignage que cette technique reste toujours en mouvement. C’est ainsi que je l’ai apprise, c’est ainsi que je vis cet art et que je souhaite le transmettre aux générations futures.
Yeung Faï